Revue « L’Ecrit-Voir » 1985
Avant-propos
Autour de Jean Laude : ceux qui ont collaboré à ce numéro s'y sont trouvés rassemblés. Qu'ils soient chercheurs, étudiants, enseignants, tous ont été et demeurent ses élèves ou marquent, par leur participation à nos « Pages Ouvertes », leur appartenance à son entourage littéraire.
Si nous publions précisément l'un de ses cours, c'est qu'il nous apparaît nécessaire de livrer à notre tour les travaux dont il nous a fait part et de leur donner une plus large audience. Notre revue qu'il a si vivement encouragée et soutenue lors de sa création par un groupe d'étudiants, nous semble être le lieu privilégié d'une telle démarche.
Si les hommages sont trop souvent un point final, une ultime étape avant l'oubli, ce numéro atteste bien au contraire, les prolongements vivants de l'enseignement de Jean Laude.
« Dialogue entre les cultures ». Ce titre regroupe des sujets venant se ranger dans l'un ou l'autre des trois domaines qui, ainsi formulés par Jean Laude, constituent la triple orientation du Centre de recherches sur les relations artistiques entre les cultures, qu'il a fondé :
— arts traditionnels et/ou populaires
— relations bilatérales entre les arts orientaux et les arts occidentaux
— Histoire des arts contemporains dans les pays en voie de transition.
Notons qu'il ne saurait pour autant être question de limiter son travail à ces trois secteurs de recherches; ce serait méconnaître l'exceptionnelle étendue du champ de ses compétences. Toutefois, dans la nécessité qui fut la nôtre devant l'abondance et la diversité des travaux menés autour de lui, de choisir une thématique précise, celle-ci nous est apparue particulièrement intéressante, constituant un apport original de Jean Laude à l'étude des phénomènes artistiques.
Les historiens de l'art se trouvent habituellement assez démunis devant les productions relevant des arts non occidentaux et/ou traditionnels — et tout particulièrement africains —, cela en l'absence d'une méthodologie appropriée pour les aborder. En effet, une part importante du sens de ces oeuvres se voit souvent occultée par une ignorance des codes particuliers qui les régissent.
Si donc — une fois n'est pas coutume — il est fait appel ici à des sciences en marge de l'histoire de l'art, telles l'ethno-esthétique ou l'anthropologie, c'est qu'un tel sujet l'exigeait. La pluridisciplinarité n'est-elle d'ailleurs pas pour notre discipline, le remède à un repli sur soi qui ne pourrait que lui être fatal ?
Enfin, sans prétendre avoir fait le tour de la question, ni même fournir des clés à l'historien pour aborder ces problèmes, nous lui proposons quelques exemples ponctuels, quelques éléments pour un nécessaire dialogue, non seulement entre les cultures, mais au sein même de la Culture et de la recherche.
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